Ce jeudi 21 janvier, j’ai présenté mes vœux aux élus, aux acteurs institutionnels et aux acteurs économiques, culturels, sportifs et associatifs de la circonscription Rouen-Mont-Saint-Aignan-Déville-lès-Rouen.
Un moment d’échange et de partage que j’ai souhaité convivial dans un lieu original, le café culturel et artistique UBI de Rouen. Nous étions quelque 150 réunis pour évoquer les défis de l’année à venir et échanger autour de mon engagement pour notre territoire.
Ci-dessous le discours que j’ai prononcé à cette occasion. J’y inclus, pour ce blog, des liens vers d’autres articles, points de vue, compte-rendus, tribunes signés dans ces pages tout au long de l’année et qui illustrent l’action menée au cours des mois écoulés.
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Monsieur le Maire de Rouen, cher Yvon,
Madame la Sénatrice, chère Nelly,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Directeurs des Services de l’Etat, Monsieur le Bâtonnier,
Mesdames et Messieurs acteurs de la vie économique, acteurs de la santé, acteurs de la vie culturelle, sportive, sociale, associative, de la vie de la Cité tout simplement,
Chers amis,
Merci beaucoup d’être venus aussi nombreux pour partager ce moment de convivialité et d’amitié à l’occasion de la Nouvelle Année.
Bienvenue à toutes et à tous chez UBI, café culturel, haut lieu de la vie associative rouennaise et un lieu vivant – vivifiant même – de rencontres et d’échanges, que je remercie tout particulièrement de nous accueillir ce soir. UBI, c’est le siège de la compagnie de théâtre La Piccola Familia, j’en profite pour saluer toute la troupe, menée par le plus shakespearien de nos metteurs en scène, Thomas Jolly, qui a fait la fierté de Rouen en recevant en 2015 un Molière bien mérité pour sa sublime et épique adaptation d’Henri VI et qui triomphe actuellement à Paris avec Richard III !
La traditionnelle période des vœux tirant sur sa fin, nous avons déjà eu le plaisir de nous croiser à de multiples reprises en 2016, pour la plupart d’entre nous, afin d’échanger nos vœux. Mais quand on aime, on ne compte pas ! Cela n’enlève rien à mon plaisir de vous voir tous réunis ce soir pour célébrer une nouvelle fois 2016 et prendre quelques bonnes résolutions.
Je me plais à croire que cette soirée est pour nous tous, au-delà du plaisir d’être ensemble, un temps particulier qui témoigne de notre attachement commun à la vie de notre territoire.
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Si j’ai tenu à ce que nous soyons réunis en ce début d’année, pour la première fois depuis que je suis redevenue députée en septembre 2014, c’est parce que je crois que nous éprouvons tous le besoin d’être rassemblés, d’être unis dans la période douloureuse que traverse notre pays. Et j’ai naturellement une pensée particulière pour nos forces de sécurité et de santé tellement mobilisées, M. le DDSP, sous la direction de Bernard Cazeneuve.
Il y a un tout petit plus d’un an, nous nous sommes retrouvés pour défiler. Nous étions des millions partout en France et des milliers dans les rues de Rouen pour manifester notre attachement indéfectible à la liberté, à la République, à nos valeurs. Ce jour du 11 janvier 2015, nous avons dit à quel point notre volonté de vivre ensemble, tous ensemble, était forte. A quel point, nous étions prêts à nous mobiliser pour nous opposer au fanatisme, à tous les fanatismes qui veulent dresser les Français les uns contre les autres, attiser les haines et les divisions et mettre notre pays à genoux. Nous nous sommes levés pour dire notre désir de vivre en paix et notre fierté d’appartenir à la France, à un pays qui a toujours su porter une parole universaliste dans le concert des Nations.
Nous avons revendiqué la force de notre sentiment d’appartenance à une seule communauté, celle qui s’incarne dans la Nation rassemblée autour d’un patrimoine commun, autour d’un bien commun. Ce bien, ce sont les valeurs de la République, nos valeurs de Liberté, d’Égalité, de Fraternité. Il n’y en a pas de plus belles. Elles donnent du sens à la cohésion nationale. Elles sont plus grandes que chacun d’entre nous. Elles sont non-négociables. Nous n’y renoncerons jamais.
La France est riche de sa diversité. Elle l’a toujours été. C’est cette diversité qui fait que nous pouvons dire que la France a une vocation qui dépasse ses frontières, qu’elle est véritablement une Nation au service du monde. Regardons à l’échelle de notre territoire ! Que serait le Port de Rouen, nos laboratoires de pharmacologie, nos pôles de compétitivité, la programmation de l’Opéra ou de CDN sans cette richesse de l’ouverture au monde ?
La France ne doit jamais céder à la tentation du repli sur soi, au protectionnisme, à la fermeture au monde, au rejet de l’autre.
La France occupe une place à part dans la mondialisation, ce processus évident, que l’on ne contournera pas. Sachons refuser les chants des sirènes, les miroirs aux alouettes pour, tout en étant fiers de nos racines, répondre présents aux défis d’aujourd’hui et de demain, dans une citoyenneté partagée, solidaire et généreuse. Sachons nous rassembler pour être à la hauteur face aux guerres, aux intolérances, à ce qu’elles provoquent de drames – je pense aux réfugiés et à l’accueil que nous devons sur notre sol à ceux que la guerre a chassé de leur patrie – face aux défis climatiques, aux catastrophes, à la pauvreté, à la solitude, au désespoir.
Il y a, hélas, des heures sombres dans une vie, où l’Histoire s’écrit en lettres de sang sous vos yeux, où les évènements décident pour vous-même. Ce sont ces heures que nous traversons aujourd’hui. Des heures de drames, d’épreuves et de chagrin. Des heures où, en dépit des doutes qui peuvent parfois assaillir tout un chacun, il faut se lever pour défendre l’essentiel. Des heures où il faut choisir. Où il faut prendre ses responsabilités et résister. Où il faut s’engager.
S’engager. C’est la résolution que je fais, avec vous, et le vœu que je formule pour cette année 2016 qui s’ouvre : le vœu d’être engagée. Car s’engager, c’est être utile deux fois, pour soi et pour les autres.
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Etymologiquement, s’engager signifie : donner sa parole en caution, lier par une promesse.
Et c’est une promesse qui a déterminé les choix de mon parcours, personnel, professionnel, puis politique. La promesse d’agir au service d’autrui, en étant « fidèle aux lois de l’honneur et de la probité », sans jamais « tromper la confiance » qui m’a été accordée. Ce sont les mots exacts du serment d’Hippocrate. Quand on a fait le choix de s’orienter vers un parcours politique, et de s’investir pour l’intérêt général en acceptant le verdict des urnes, évidemment, ces mots prennent une résonance particulière.
Personnellement, je n’ai jamais réussi à prendre les choses avec légèreté ou à minimiser la valeur de la parole donnée. C’est peut-être un défaut, c’est peut-être de la naïveté ou de l’angélisme, mais c’est ainsi. Ce n’est pas aujourd’hui que je suis deux fois grand-mère qu’on va me changer. Ce serment d’Hippocrate, aujourd’hui encore, alors que je n’exerce plus la médecine depuis plus de 10 ans, il donne du sens (une signification), et un sens (une orientation), à mes actions au quotidien.
Car les mots d’Hippocrate sont de puissants directeurs de conscience : loyauté, probité, confiance. Ils forment le socle de mon engagement.
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Quand un député prend la parole comme je le fais aujourd’hui, c’est traditionnellement pour dresser un bilan législatif exhaustif de son temps passé à l’Assemblée nationale ou, à tout le moins, parler de son action assidue au cours de l’année écoulée sur les bancs de l’Hémicycle.
Je pourrais donc évoquer les réformes les plus marquantes dans lesquelles je me suis impliquée en 2015, en vrac, et en moins de 30 secondes top chrono :
- les combats menés pour défendre la DGF de notre territoire dans le cadre de la réforme territoriale,
- pour protéger les commerces de proximité (notamment les librairies de centre-ville) à l’occasion de la loi Macron,
- le portage parlementaire de la Normandie réunifiée,
- les prises de position lors des débats sur les lois sur le renseignement et pour lutter contre le terrorisme,
- le soutien à nos opérations extérieures pour accompagner nos troupes qui défendent la démocratie et la sécurité,
- la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentaire et la forêt,
- le « manger local »,
- la loi contre le gaspillage alimentaire,
- la transposition en droit français du nouveau code mondial antidopage,
- la fin de vie, la transition énergétique,
- l’adaptation de la société au vieillissement, la réforme de l’asile,
- le droit des étrangers,
- l’état d’urgence,
- le dialogue social,
- une cinquantaine de traités internationaux ratifiés en commission des Affaires Étrangères,
- les mesures en faveur du pouvoir d’achat des Français,
- et la bataille pour l’emploi…
Et j’en oublie. Ce que je souhaite aujourd’hui, avec vous, c’est moins de revenir sur l’année parlementaire écoulée, aussi riche fut-elle, que de parler des perspectives d’avenir et de vous dire où je veux porter mon engagement pour l’année à venir, voire pour les 10 années à venir.
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Le sport naturellement.
Ce sont mes premières amours, rien d’étonnant, pour vous qui me connaissez bien et depuis longtemps, à ce qu’elles soient présentes, même si je veux aujourd’hui faire vivre cet engagement pour le sport et les valeurs que je lui prête à un niveau différent de responsabilités, et notamment au niveau international.
En premier lieu, ancrer le sport comme un outil de santé publique et asseoir définitivement son utilité comme thérapeutique non médicamenteuse complémentaire aux traitements traditionnels et au sacro-saint dogme qui dit, en France, que le « médicament puisse tout ». Une première bataille a été gagnée en toute fin d’année avec l’inscription du développement de l’activité physique et sportive à tous les âges dans les objectifs de la politique de santé publique et l’inscription, dans la loi, de la possibilité pour les médecins de prescrire des activités physiques adaptées pour les personnes souffrant d’une affection de longue durée.
Ce que je défends ici, c’est le droit au sport pour tous, au même titre que l’éducation, car pour moi cela sert un objectif supérieur : l’égalité face à la possibilité de vivre en bonne santé. Nous avons gagné la bataille de la prescription médicale, mais croyez-moi, nous ne sommes pas au bout de nos efforts. Il y a encore un long chemin à parcourir pour que le sport ne soit pas uniquement perçu comme une activité « occupationnelle » et qu’il soit un véritable droit accessible à chacun. Je m’y emploierai, à l’échelle de la France mais aussi au niveau européen.
En second lieu, je veux que le sport puisse servir les intérêts économiques, le commerce extérieur, l’attractivité et l’influence de la France. Avec Laurent Fabius au Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International, nous avons voulu que lesport soit vecteur d’emplois pour les Français, de croissance pour nos entreprises, de marchés à conquérir pour nos grands groupes et nos PME dans le BTP, dans l’exploitation des enceintes, dans la sécurité, dans l’hôtellerie, dans la mobilité, que le sport soit un tremplin pour nos forces vives et qu’il permette à notre pays de mieux rayonner sur la scène internationale. C’est dans cette perspective que j’ai voulu créer et animer une mission d’information parlementaire sur les enjeux économiques de la diplomatie sportive au sein de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée. Et c’est pour défendre ce même objectif que je suis co-rapporteur du tout premier groupe de travail européen sur la diplomatie sportive que vient de créer la Commission Européenne.
Troisièmement, je veux agir pour défendre l’intégrité du sport, souvent malmenée. Parce que si l’on n’a plus confiance dans la sincérité du résultat sportif, tout le reste s’écroule. Les récents scandales de la FIFA et de l’IAAF montrent que l’impunité n’existe pas. Les tricheurs, les corrupteurs, ceux qui croient pouvoir gagner et s’enrichir en s’affranchissant de toutes les règles, tombent. Ils finissent toujours par tomber. Mettre un terme à l’omerta, faire progresser les connaissances pour que les tricheurs n’aient jamais un train d’avance, préserver la crédibilité du sport, voilà le sens de mon engagement depuis 3 ans au sein de l’Agence Mondiale Antidopage.
Un engagement que je souhaite développer et approfondir, au service d’une éthique en action pour protéger la santé des athlètes, qui ne peuvent pas être que des cobayes de labo, et défendre les droits des athlètes propres.
C’est aussi une cause que je servirai en mettant en application un autre grand principe que j’ai fait mien : on n’accomplit rien de grand seul. Et on ne construit rien de durable sur les ruines de la discorde. Mon énergie je veux donc la consacrer à favoriser les coopérations, les synergies, les alliances, les symbioses entre des intérêts que l’on présente souvent à tort comme antagonistes, alors qu’ils peuvent dialoguer et se nourrir mutuellement..
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Créer des ponts plutôt que d’ériger des murs, c’est aussi la clé de voûte d’un engagement qui est aussi important, si ce n’est plus, pour moi. Pour paraphraser Saint-Augustin : « Celui qui se perd dans ses passions a moins perdu que celui qui a perdu sa passion. »
Et ma passion vous le savez, c’est Rouen, sa métropole, et sa région, la circonscription avec Mont-Saint-Aignan et Déville. Notre territoire.
Je n’oublie pas, je n’oublie jamais, que c’est d’abord par amour pour Rouen que j’ai fait le grand saut de l’entrée en politique, sous l’impulsion et avec la confiance de celui qui est devenu un ami, Yvon ROBERT, que je veux saluer et remercier chaleureusement ce soir.
Aujourd’hui, je cherche avant tout à être cohérente dans mes combats pour ce territoire où je suis née, où je me suis construite personnellement, professionnellement, où je me suis engagée dans la vie publique. Plus que des racines, Rouen est dans mon ADN.
Lorsque j’étais ministre, je souffrais de n’être pas plus souvent à Rouen. Aujourd’hui, mon engagement pour notre ville doit servir avant tout le développement de l’ensemble du territoire, de ses acteurs économiques, institutionnels, industriels, associatifs, culturels, de son CHU, de ses acteurs de santé, au service de toutes les Rouennaises et de tous les Rouennais, au service de la Normandie.
Mon rôle de députée, je le conçois d’abord dans l’écoute et la proximité avec chacune et chacun, tout en essayant d’aider à la concrétisation de cette belle ambition qui est la nôtre pour Rouen et la place que doit occuper notre capitale normande sur la scène nationale, européenne et internationale dans bien des domaines.
La traduction de cet engagement, je veux la rendre visible dans les dossiers que je défends au quotidien en tant que députée, dans l’attention apportée à chaque personne, à chaque acteur de la circonscription qui demande mon soutien lors de mes permanences à Rouen, Mont-Saint-Aignan ou Déville, à chaque entreprise (et je pense notamment à Vallourec, défendu hier à l’Assemblée), dans l’attention portée à ce que le travail avec les services de l’État se fasse toujours de manière harmonieuse et en bonne intelligence. Et aussi dans des projets de plus long terme, comme dans l’énergie mise dans les contractualisations avec l’État dans tous les champs.
Comme la place que j’occupe au sein du Conseil d’Administration d’un partenaire majeur du territoire, d’un acteur reconnu de l’Économie Sociale et Solidaire, du 1er employeur privé de notre territoire, qu’est la MATMUT, ou encore l’énergie que je consacre au développement d’HAROPA, en tant que vice-présidente du Conseil de Surveillance du Grand Port Maritime de Rouen.
Je veux que ce mandat serve le développement de la place portuaire rouennaise et la croissance du complexe portuaire HAROPA dans son ensemble, cette source de richesses et d’emplois considérable qui irrigue tout notre territoire. C’est pour aller encore plus loin dans cette démarche, que j’ai accepté une mission parlementaire, confiée par le Premier ministre, sur la compétitivité de l’Axe Seine, le 1er complexe portuaire national, et sur sa vision stratégique à moyen et long terme. Le développement de l’Axe Seine et du GIP HAROPA est un enjeu vital pour l’économie de notre pays et celle de notre territoire. L’ambition du gouvernement est d’en faire une zone d’excellence économique et logistique de dimension mondiale, ainsi qu’une référence de l’aménagement durable. C’est à cela que je souhaite œuvrer. Il s’agit d’amplifier, de faire vivre et fructifier les investissements publics historiques, accordés par les contrats de plan Etat-Région et par le contrat interrégional pour la Vallée de la Seine, qui atteignent des niveaux jamais atteints (et c’est un résultat qu’il faut porter au crédit de Nicolas Mayer Rossignol !), afin que l’Axe Seine joue pleinement son rôle de porte d’entrée de la France et puisse faire face à la concurrence particulièrement des ports du range nord.
Mon approche sera aussi opérationnelle et pragmatique que possible, car je sais que c’est la demande des acteurs de terrain : quels sont les besoins en infrastructures ? quels sont les calendriers à respecter ? quels sont les freins à lever ? quelles mesures de simplification adopter ? quelle coordination entre les différents acteurs ? comment gagner des parts pour le fluvial, le ferroviaire dans le pré et le post acheminement ?
Cet investissement je veux aussi qu’il serve une autre belle ambition pour notre territoire : celle de valoriser nos atouts économiques sur la scène française et internationale. Je pense à nos filières industrielles et agroalimentaires, à nos pôles de compétitivité, au tourisme et à notre patrimoine naturel et mémorial, aux services, aux artisans-commerçants, à nos capacités en matière d’enseignement supérieur et de recherche (notamment dans le domaine de la biomédecine avec l’ouverture du Medical Training Centre qui fera rayonner l’excellence médicale normande dans le monde entier)…
Les projets ne manquent pas. Ma passion et mon ambition pour Rouen sont non seulement intactes, mais décuplées. Sur chacune de ces missions que je me suis fixée comme prioritaires, je serai présente à 100%. Vous pouvez compter sur moi.
Mais je dois ajouter aussi que je compte sur vous. Un engagement peut être individuel mais il n’a de sens que s’il est partagé. Et je formule ici le vœu qu’il soit partagé au-delà des oppositions de principes et des postures.
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L’année 2015 a été bouleversante. Elle a aussi été déterminante pour la France. Elle nous a éprouvés, mais elle nous a aussi renforcés. Ce n’est pas la première fois que notre pays doit faire face à une tragédie. Victor HUGO l’avait écrit dans Les Misérables : « Tenter, braver, persister, persévérer, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tenir bon ». Ce message-là n’a rien perdu de sa force et doit nous inspirer aujourd’hui.
La dernière campagne des régionales – mais j’ai envie de dire tous les résultats des élections depuis 15 ans maintenant – nous enseigne également quelque chose, au-delà des résultats électoraux. C’est que le pays aspire à ce qu’on fasse de la politique autrement.
Je ne parle pas – évidemment pas, vous le savez – de la tentation du repli sur soi et du bouc-émissaire que prône le Front National, ces illusionnistes qui, avec leurs réponses systématiques, schématiques, chimériques, à tous les dérèglements économiques, identitaires ou internationaux, flattent les plus vils instincts et fomentent un programme qui serait ravageur pour la France s’il était appliqué. Non, je ne parle pas de cela : le FN nous le combattrons pied à pied sur le plan des idées, des valeurs, de la crédibilité et ce combat n’est pas prêt de cesser.
Je parle d’un autre enseignement qui s’impose à nous… Le fait que nous devons être lucides dans le constat d’une certaine perte de crédit des responsables politiques, d’une défiance croissante vis-à-vis des élus, d’un sentiment grandissant d’abandon de la part de nos concitoyens, qui nous accusent au mieux d’être impuissants à endiguer les problèmes du quotidien, au pire d’être totalement déconnectés de la réalité. Ce sentiment de lassitude, de morosité est de plus en plus prégnant, alimenté par les affaires et par le non renouvellement de la classe politique. Sans élan populaire, l’action politique semble paralysée.
Remettons donc du sang neuf dans la machine ! Si j’étais Barack Obama (restons modestes !), je vous dirais : « Yes we can ! »
- Plutôt que de parler des crises, économiques, sociales, écologiques, portons des solutions, comme celles qui ont émergé durant la COP 21.
- Là où nous dressons des constats amers, réinventons !
- Là où se niche le défaitisme, soutenons les initiatives positives, concrètes, qui voient émerger ce que pourrait être le monde de demain.
- Ensemble, innovons, créons, accomplissons.
Soyons audacieux ! Soyons solidaires ! Soyons fiers de vivre, d’habiter, d’entreprendre sur notre territoire ! Soyons le laboratoire d’une ville où nous sommes ensemble capables de nous rassembler pour être à la hauteur des défis d’aujourd’hui et de demain, pour prendre le destin de notre capitale en main. Ce n’est pas un vœu pieu. C’est une éthique personnelle.
J’ai eu la chance de faire la campagne des régionales aux côtés de Nicolas Mayer-Rossignol et de nos colistiers, que je veux saluer ici. Quel que soit son résultat, forcément décevant, ce fut une très belle campagne. Et je veux saluer ici les militants qui se sont investis sans compter et le directeur de campagne Kader Chekhemani pour son travail remarquable et dévoué. Autour de Nicolas, se sont agrégées des personnes issues de beaucoup de milieux différents, du monde économique, universitaire, de la société civile, pour envisager une autre manière de la faire de la politique. Être au service du territoire, sans ostentation, en bâtissant sur la fiabilité, le respect de la parole donnée, le pragmatisme, la compétence. En s’engageant sans compter, avec conviction, avec passion, avec intégrité, probité, droiture. En étant animé de l’unique souci de l’intérêt général, hors des états-majors, hors des luttes stériles idéologiques camp contre camp. Et surtout sans démagogie, sans céder à la facilité des belles promesses, en n’hésitant pas à dire parfois ce qui ne fait pas plaisir.
C’est une manière de faire de la politique autrement que nous déclinons à Rouen, avec toi Yvon, j’en vois la preuve tous les jours, et que je veux continuer à partager avec vous chaque jour dans mon mandat d’élue locale, de députée, de membre de l’AMA.
Je ne crois pas à l’homme ou à la femme providentielle. Je ne crois pas aux héros. Je crois au travail d’équipe, à la force du collectif, à la confiance mutuelle. Et au fait que cette confiance-là, elle se mérite en étant de ceux qui font ce qu’ils disent et qui disent ce qu’ils font.
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Mon engagement politique, je ne le conçois que pour vous, à vos côtés, et à votre service. Faisons en sorte que 2016 soit une année riche de découvertes, riche de curiosités, riche de résistance, riche de liberté de conscience, riche du partage collectif.
Pour paraphraser Mark Twain « Agissons toujours bien, nous ferons plaisir à quelques-uns, et nous étonnerons les autres ».
A vous et à vos proches, je vous adresse tous mes vœux d’un retour à une confiance collective unie, portée vers un avenir commun que nous construirons ensemble. Et que 2016 vous réserve à tous des moments exceptionnels et rares. Je vous invite à boire le verre de l’amitié. Meilleurs vœux à tous…